Arromanches-les-Bains
Située en Basse-Normandie dans le département du Calvados, Arromanches-les-Bains est une station balnéaire comptant parmi les hauts lieux du débarquement allié du 6 juin 1944. Blôtie entre deux falaises abruptes, dans le secteur britannique de GOLD BEACH, la ville fut choisie par les Alliés dans le but d'y construire l'un des deux ports artificiels de la zone de débarquement (l'autre étant celui de Saint-Laurent-sur-Mer dans le secteur d'OMAHA), pour acheminer temporairement troupes et marchandises, en attendant la libération et la remise en service des ports en eaux profondes, tels que le Havre, Rouen et surtout Cherbourg. Aujourd'hui, les vestiges de cet ouvrage ingénieux, imaginé par Churchill, alors premier ministre britannique, sont encore bien visibles et font la renommée touristique d'Arromanches, contrairement à Saint-Laurent-sur-Mer, où les rades en préfabriqués furent totalement disloquées et abandonnées à la suite de la tempête du 19 juin 1944.
Arromanches-les-Bains vue sous différents angles. La commune est peuplée d'un peu moins de 600 habitants.
Le char M4 Sherman, exposé à l'entrée d'Arromanches, et qui équipa principalement les divisions blindées de l'armée américaine au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Le Musée du Débarquement propose découvertes et visites guidées, essentiellement axées sur la thématique du port artificiel d'Arromanches.
Les vestiges du port artificiel (Port Mulberry) observés depuis la plage. La création de l'ouvrage fut entreprise au lendemain du Jour J, une fois la tête de pont établie dans le secteur de GOLD BEACH. Les rades artificielles consistaient en des ceintures de caissons en béton, préfabriqués en Angleterre et remorqués à travers la Manche. A l'intérieur de la digue, des dispositifs ingénieux tels des quais flottants et des trains de ponts métalliques permettaient le déchargement des navires.
Les vestiges du port artificiel, observés cette fois depuis la falaise du Cap Manvieux qui dominent la Manche à l'Ouest d'Arromanches. Disséminés dans la mer sur près de 1000 hectares, les caissons, éventrés et rongés par la rouille, bravent jour après jour le déferlement des marées. Un "nouveau" combat cette fois perdu d'avance, à moins que des travaux ne soient entrepris pour préserver ce qui constitue l'un des symboles les plus emblématiques du Débarquement...
Probablement les vestiges d'un tobrouk pour mitrailleuse allemande. Depuis ces promontoires, on imagine avec effroi, la stupeur et les longues minutes d'angoisse qu'ont dû vivre les soldats allemands en voyant se dessiner au large la plus grande armada de l'histoire...
A l'ouest d'Arromanches, la falaise du Cap Manvieux est composée de sédiments marneux (couleur grisâtre) sur lesquels reposent des calcaires de couleur jaunâtre. Ces sédiments se sont déposés dans une mer tropicale il y a environ 165 millions d'années pendant l'ère jurassique, lorsque la région était située à des latitudes plus basses par le mécanisme de la tectonique des plaques. Aujourd'hui, l'action de la mer combinée aux battements de la nappe phréatique menacent la stabilité de la falaise dont le recul est estimé à 20 mètres par siècle. Ci-dessus, on remarquera une zone de résurgence de la nappe phréatique, caractérisée par une source qui jaillit de la falaise entre la série marneuse et la couche de calcaires.
A l'arrière des falaises, de vastes plaines de champs ouverts s'étendent sur plusieurs kilomètres à l'intérieur des terres. Ces paysages s'expliquent par la présence de limons, transportés par les vents puis accumulés sur les calcaires jurassiques au cours du dernier épisode glaciaire (120000 - 10000 ans). Ces limons, aussi appelés "loess", sont partciculièrement favorables à la fertilisation des sols, et donc au développement de l'agriculture.