La Pointe du Hoc
Située à mi-distance entre Omaha Beach et Utah Beach, la Pointe du Hoc est un point stratégique du débarquement de Normandie du 6 juin 1944. Une batterie allemande sous abri bétonné, comptant parmi les fortications du Mur de l'Atlantique, y était implantée et constituait une menace redoutable pour les corps d'expédition alliés, chargés de débarquer sur les plages d'Omaha et de Utah. Afin de s'en emparer, 225 hommes, comptant parmi le 2ème bataillon de Rangers, furent missionnés pour escalader la falaise et prendre position sur ce promontoire, après avoir nettoyer la résistance ennemie. Cependant, la supériorité en nombre de celui-ci créa de lourdes pertes et la Pointe du Hoc ne fut dégagée que le 8 juin au matin, par une attaque coordonnée avec d'autres bataillons, finalement parvenus à faire la jonction avec les Rangers. Depuis 1979, le site de la Pointe du Hoc est une concession perpétuelle faite par la France aux Etats-Unis.
L'éperon rocheux de la Pointe du Hoc était considéré par les Allemands comme quasi-imprenable. Les 35 mètres de falaise qui surplombent la mer furent gravi par les Rangers grâce à des échelles de pompiers installées sur des chalands, des cordes et des grappins lancés par fusils et mortiers.
La Pointe du Hoc domine la Manche de sa falaise verticale, d'où il est également possible d'apercevoir la côte est du Cotentin. Par conséquent, la configuration du littoral à cet endroit se prêtait particulièrement bien à l'aménagement de fortifications défensives.
Le site porte encore aujourd'hui les stigmates des bombardements massifs qui se sont produits les jours précédant le débarquement. Les cratères de bombes, profonds de plusieurs mètres, confèrent ainsi au paysage un véritable aspect lunaire.
Parmi les fortifications allemandes de la Pointe du Hoc, deux casemates, dont la construction fut décidée par le Maréchal Rommel au Printemps 1944, servaient à protéger les canons de 155 mm. Pensant neutraliser ces pièces d'artillerie le jour du débarquement, les Rangers découvrirent en réalité qu'elles avaient été remplacées par des gros madriers de bois ; les vrais canons ayant été déplacés par les Allemands deux mois plus tôt et mis à l'abri par mesure de sécurité. La batterie était donc innoffensive le jour de l'assaut, ce que les Alliés ignoraient. Finalement, le sacrifice des Rangers, dont les pertes humaines s'élevaient à 135 hommes au soir du 8 juin (sur les 225 présents au début de l'assaut) fut vain...
La batterie contient, en plus des casemates en béton armé, des cuves circulaires à ciel ouvert. Elles permettaient aux défenseurs de tirer tous azimuts.
La batterie est complétée par d'autres bunkers qui servaient de dépôt de munitions ou bien encore d'abri anti-aérien pour le personnel. Les différents blockhaus sont reliés entre eux par un réseau de galleries souterraines.
Sur le bunker d'observation de la batterie, un monument commémoratif a été érigé pour célébrer la mémoire des Rangers du 2ème bataillon. Cet édifice de granit symbolise le poignard des Rangers, planté au sein des défenses allemandes du Mur de l'Atlantique.